LE FESTIVAL DU LIVRE NICE

Franz-Olivier GIESBERT

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BIOGRAPHIE

Une grande carrière de journaliste, commencée à l’âge de 18 ans, l’a conduit au Nouvel Observateur (Directeur de la rédaction, 1985-1988), au Figaro (Directeur des rédactions et membre du Directoire, 1998-2000), puis au Point, dont il a été le Directeur de 2000 à 2014. Il y publie actuellement un éditorial hebdomadaire. Il est également directeur éditorial du quotidien La Provence. Il mène parallèlement une carrière d’écrivain par ses romans et ses essais politiques. En 1992 il a obtenu le Grand Prix du roman de l’Académie française pour L’Affreux (Grasset), en 1995 le Prix Interallié pour La Souille (Grasset), en 2016 le Prix des Écrivains du Sud pour L’arracheuse de dents (Gallimard). Il est membre du jury du Prix Renaudot. Franz-Olivier Giesbert est par ailleurs un grand défenseur de la cause animale. On lui doit L’animal est une personne (Fayard, 2014), Manifeste pour les animaux (Autrement, 2014) et Rien qu’une bête (Albin Michel, 2021).

DERNIER OUVRAGE PARU

Dans Le Sursaut, j’ai raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Époque, la gestion de «mère de famille» des années Pompidou et Giscard. C’était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que j’essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des «lieux de mémoire» et éclatement concomitant de notre roman national… Mitterrand prétendait «changer la vie» en 1981. Onéreuse illusion. La présidence Chirac s’est enrayée sitôt commencée, marquée pourtant par quelques décisions mémorables. Le repli s’est poursuivi, bon an mal an, sous leurs successeurs, qui n’ont pas toujours démérité. La France n’a certes pas encore touché le fond, mais elle s’est laissée aller, au point de ne plus maîtriser ni ses comptes publics ni ses flux migratoires. Sans oublier le délitement de l’autorité qui ronge nos âmes, notre industrie qui se défait, comme notre moral, et la juxtaposition des ghettos communautaires sous l’égide du «vivre-ensemble». Ce qui n’empêche ni les plaisirs, ni les rires, ni les joies, ni les chansons de Véronique Sanson et de Francis Cabrel qui égaient notre vie, ni la nostalgie de ceux qui nous ont quittés sans jamais partir – Aragon, Barbara, Johnny Hallyday, Belmondo… Puisant dans mes carnets et le Journal que j’ai tenu pendant des années, j’ai voulu raconter comme je l’avais vécu ce temps de faux espoirs et de vraies ruptures, dans un va-et-vient entre nos perceptions d’alors et notre regard d’aujourd’hui. Avec la conviction qu’il n’y a jamais de fatalité en histoire.

Source : Gallimard – Crédit photo : Francesca Mantovani / Gallimard