LE FESTIVAL DU LIVRE NICE

BOUALEM SANSAL, PRÉSIDENT D’HONNEUR

Avr 3, 2024 2 min

BOUALEM SANSAL, PRÉSIDENT D’HONNEUR

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Boualem Sansal, président d’honneur de cette 28ème édition placée sous le thème du courage

Pour en parler, on a longtemps dit : « avoir du cœur ». Cor, cordis. Le courage se confond avec son étymologie latine. Il vient du cœur, là où palpitent les sentiments, les grands élans, les belles émotions. Avec la prudence, la tempérance, la justice, il fait partie des vertus cardinales. Il est la force d’âme.

En choisissant ce thème pour 2024, le Festival du livre de Nice pose une vaste question. Le courage est-il une vertu littéraire ? Nombreux sont les écrivains qui par leur œuvre, par leurs mots, ont eu cette fermeté de supporter, de braver les revers, les souffrances, les périls, qui ont avancé des idées hardies, qui ont engagé le combat contre les oppressions, les conformismes. Qui mieux que Boualem Sansal pouvait présider cette nouvelle édition du Festival ? Romancier, nouvelliste, essayiste, auteur d’une vingtaine de livres, il n’a cessé, dans son pays, l’Algérie, de subir la censure et les persécutions du pouvoir en place. Dès son premier roman, Le serment des barbares (Gallimard, 1999), chronique douloureuse et désenchantée des années noires de la longue guerre civile algérienne, entre terreur islamiste et état corrompu, il est menacé, harcelé. A la parution de son troisième (Dis-moi le Paradis, Gallimard, 2003) on le chasse de son poste de haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie en raison de ses textes et de ses prises de position. Bien que la France et l’Allemagne lui aient proposé l’asile, Boualem Sansal n’en continue pas moins, toujours, de vivre et d’écrire en Algérie. Et de combattre plus que jamais l’islamisme conquérant, fanatique, face aux lâchetés et aux aveuglements de nos sociétés. Il vient de faire paraître Vivre. Le compte à rebours (Gallimard), une dystopie apocalyptique où sur une terre vouée à la disparition des hommes seuls quelques élus, choisis par une mystérieuse puissance, devraient pouvoir réchapper au cataclysme en montant dans un vaisseau spatial. Devant la montée de l’intégrisme et de l’intolérance, Boualem Sansal semble nous dire  : Combien de temps nous reste-t-il ?

Photo © F.Mantovani/Gallimard