HUIT ROMANS EN LICE POUR LE PRIX NICE BAIE DES ANGES 2025
Temps de lecture : 7 minutesHuit romans ont été sélectionnés par les membres du jury du prix Nice Baie des Anges à la Bibliothèque Romain Gary, ce jeudi 13 mars, pour le rendez-vous annuel du prix littéraire de la Ville de Nice dédié au roman. Parrainé et doté par la ville de Nice ce prix récompense un roman paru dans les douze mois précédant le Festival du Livre de Nice.
Le prix Nice Baie des Anges sera attribué au lauréat 2025 le 7 mai, puis remis le vendredi 30 mai par Christian Estrosi, Maire de Nice, lors d’une cérémonie officielle en ouverture de la 29e édition du Festival du Livre qui se tiendra du 30 mai au 1er juin.
La sélection :
– Prisonnier du rêve écarlate, Andreï MAKINE, de l’Académie française, (Grasset)
– Ta promesse, Camille LAURENS, (Gallimard)
– L’ardente et très secrète Miles Franklin, Alexandra LAPIERRE, (Flammarion)
– Mauvais élève, Philippe VILAIN (Robert Laffont)
– L’île du là-haut, Adrien BORNE, (JC Lattès)
– Jour de Ressac, Maylis DE KERANGAL, (Verticales)
– Les maîtres du temps, Stéphanie JANICOT, (Albin Michel)
– Un cri dans l’océan, de Benoît D’HALLUIN, (XO)
Le jury : Présidé par Franz-Olivier Giesbert, le jury réunit les écrivains, Paule Constant, de l’académie Goncourt, Irène Frain, Aurélie de Gubernatis, Didier van Cauwelaert, Laurent Seksik, Jean-Lug Gagliolo, Adjoint au maire de Nice et Nicolas Galup. Un jury de dix lecteurs, amoureux des livres et des mots, est également associé aux délibérations. Le lauréat sera annoncé le 7 mai.
Le Prix Nice Baie des Anges sera décerné le vendredi 30 mai par Christian Estrosi, en ouverture de la 29e édition du Festival du Livre de Nice (30, 31 mai & 1er juin 2025).
Depuis sa création en 1996, ce prix littéraire a couronné les romanciers : Patrick Renaudot, Raoul Mille, Franz-Olivier Giesbert, Gérard de Cortanze, Claude Imbert, Jean-Noël Pancrazi, Paula Jacques, Vénus Khoury-Ghata, Richard Millet, Eric Fottorino, Jean-Paul Enthoven, Didier van Cauwelaert, Saphia Azzeddine et René Frégni, Daniel Cordier, Laurent Seksik, Aurélie de Gubernatis, Romain Slocombe, Valérie Tong Cuong, Sylvain Tesson, Jérôme Garcin, Akli Tadjer, Barbara Israël, Jean Siccardi, Daniel Picouly, Jean-Luc Barré, David Foenkinos et Thierry Vimal, Philippe Besson, Camille de Peretti.
LES HUIT LIVRES « COUP DE CŒUR » DES MEMBRES DU JURY
Franz-Olivier Giesbert, président du jury a sélectionné Prisonnier du rêve écarlate, de Andreï MAKINE , de l’Académie française (Grasset)
Ce grand roman-destin retrace un demi-siècle d’histoire de l’Union soviétique et de la France à travers l’intense aventure humaine de Lucien Baert, jeune communiste français « prisonnier du rêve écarlate ».
Arrivé à Moscou en 1939 pour découvrir la promesse d’un paradis sur terre, il connaîtra l’envers du décor : l’extrême cruauté du régime, les tortures dans les camps du Goulag, la sauvagerie de la guerre. Mais aussi la communion des âmes meurtries et l’amour d’une femme, Daria, avec qui il saura reconstruire leurs vies brisées.
Près de trois décennies plus tard, Lucien parvient à traverser le rideau de fer pour tenter de retrouver les siens. Mais ce revenant du grand Nord ne reconnait plus sa patrie. Comment pourrait-t-il se fondre dans le confort d’une « société d’estomacs heureux » et prendre au sérieux la révolution d’opérette de 1968 ? Lui faudra-t-il se renier, en effaçant son passé ? Ou bien tenter l’impensable retour à Tourok pour reconquérir son rêve de fraternité et son amour perdu ?
Un puissant roman sur la barbarie stalinienne et le rejet de l’hypocrisie occidentale, où s’exprime la foi dans une humanité digne de ce nom.
Paule Constant, de l’académie Goncourt, a sélectionné Ta promesse, de Camille LAURENS, (Gallimard)
« Au moment où s’ouvre ce livre, je romps une promesse. Lorsque je l’ai faite, c’est idiot, j’étais sûre que je la tiendrais. Enfin, idiot, je ne sais pas. La moindre des choses, quand on fait une promesse, n’est-ce pas d’y croire ? »
Que s’est-il passé avec son compagnon pour que la romancière Claire Lancel doive se défendre devant un tribunal ? Au fil du récit, elle raconte comment elle s’est peu à peu laissé entraîner dans une histoire faite de manipulations et de mensonges.
Dans ce roman haletant comme un thriller, Camille Laurens questionne le narcissisme contemporain, l’absence d’empathie, et se demande comment sauver l’amour de ses illusions. Elle nous invite à le célébrer et à le vivre, au-delà des promesses trahies.
Aurélie de Gubernatis a sélectionné L’ardente et très secrète Miles Franklin, de Alexandra LAPIERRE (Flammarion)
Australie, 1901 : Miles Franklin, vingt ans, fille de fermiers du bush, parvient contre vents et marées à faire publier son premier roman, un texte remarquable d’insolence et de fougue, qui connaît un immense succès dans le monde anglo-saxon. Alors qu’elle cherche à garder l’anonymat sous un pseudonyme masculin, son identité est révélée et les préjugés misogynes de son époque la heurtent au plus profond.
C’est seule et sans le sou qu’elle s’embarque pour l’Amérique, où l’attend une vie de luttes au service des plus faibles et d’engagements féministes. Elle y noue mille amitiés avec des personnalités d’une stupéfiante modernité, et des amours tourmentés. Mais jamais Miles Franklin n’abandonne sa passion d’écrire ni ne renonce à ses rêves de gloire. Folle d’une liberté durement conquise, guidée par sa générosité et son sens de l’humour, elle connaîtra de multiples aventures à travers l’Europe, avant de retrouver sa terre natale et de tenir une formidable revanche, en jouant un dernier tour aux critiques qui disaient sa verve tarie et son génie disparu.
Miles Franklin est aujourd’hui l’écrivaine la plus célèbre des Antipodes. Durant ses quatre ans d’enquête, Alexandra Lapierre l’a suivie sur tous les théâtres de son exceptionnel destin.
Irène Frain a sélectionné Mauvais élève, de Philippe VILAIN (Robert Laffont)
Dans Mauvais élève, Philippe Vilain évoque une période déterminante de sa jeunesse en milieu défavorisé, ses années de formation marquées par son échec scolaire et des épreuves qui l’ont vu évoluer, à force de volonté, du lycée technique à l’université, d’une détestation de la lecture à une passion pour la littérature, et l’ont mené, jeune homme, à vivre une histoire d’amour avec une écrivaine célèbre avant d’entrer dans le monde des lettres.
À travers son récit de transfuge, l’auteur poursuit sa quête de vérité et offre un véritable message d’espoir, révélant qu’une vocation peut combattre les déterminismes.
Une autofiction dans laquelle Philippe Vilain raconte son enfance, interroge son parcours de transfuge et dissèque sa liaison avec une écrivaine célèbre.
Jean-Luc Gagliolo a sélectionné L’île du là-haut, de Adrien BORNE (JC Lattès)
Lyon, 1948. À quinze ans, Marcel est atteint d’un mal contagieux. Lui qui a grandi sans père doit aussi quitter sa mère pour rejoindre le sanatorium de S.
Là-haut, face au mont Blanc, Marcel découvre une société à part, où rode la tragédie malgré le confort et l’abondance. Un lieu d’enfermement mais de liberté pour l’adolescent car, dans les interstices laissés par les soins, avec l’excentrique Scala et la lumineuse Valentine, c’est la vie qui palpite.
Un monde ambivalent, en lutte contre un mal qui lui donne sa raison d’être, chahuté au fil des décennies par les progrès contre la maladie. Et quand elle sera vaincue, quelle trace restera-t-il de ce que Marcel et ses semblables ont vécu ?
Avec cette fresque somptueuse, Adrien Borne ressuscite l’âge d’or des sanatoriums et, contre l’effacement des lieux et des êtres, fait résonner les destins de ceux qui n’ont pas eu le temps de tout.
Nicolas Galup a sélectionné Jour de Ressac, de Maylis DE KERANGAL (Verticales)
« Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l’Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j’ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L’étrange puanteur s’engouffrait dans la voiture, mélange d’hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m’a intimé de refermer, avant de m’interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C’est que vous y avez repensé, c’est que quelque chose a dû vous revenir.
Oui, j’y avais repensé. Qu’est-ce qu’il s’imaginait. Je n’avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d’une ville, d’un premier amour, la forme d’un porte-conteneurs. »
Laurent Seksik a sélectionné Les maîtres du temps, de Stéphanie JANICOT (Albin Michel)
Quel lien secret peut bien réunir Isaac Newton, une étudiante en philosophie, un brillant physicien, une romancière obsessionnelle et un vieux Chinois ?
C’est l’enjeu de ce roman envoûtant qui, du laboratoire de Cambridge au triangle des Bermudes, du synchrotron de Paris-Saclay au monde du XXIIIe siècle, nous entraîne dans une course folle à travers le temps – dimension mystérieuse que chacun tente de maîtriser dans l’espoir d’y trouver son bonheur.
Que pèse une vie ? Présent, passé et futur ont-ils un sens ? Avec Les Maîtres du temps, Stéphanie Janicot, Prix Renaudot du livre de poche pour La Mémoire du monde, revient sur un thème qui lui est cher et livre une réflexion pénétrante sur le temps, les destinées humaines et le pouvoir de l’imagination.
Didier van Cauwelaert a sélectionné Un cri dans l’océan, de Benoît D’HALLUIN (XO)
Dans le silence de la mer, des hommes lancent un cri…
Thaïlande, un soir de décembre. Arun, trentenaire d’origine cambodgienne, trouve refuge dans un bar d’un petit port de pêche, après s’être disputé avec son ami Olivier. Un homme lui offre à boire. Quelques heures plus tard, il se réveille sur un matelas dans une pièce fermée à clef, privé de papiers et de téléphone portable. La cale d’un bateau de pêche, en pleine mer…
Le lendemain, Olivier, sans nouvelles, est convaincu qu’Arun a choisi de disparaître. Mais, de retour à Paris, il tombe sur un cahier laissé par son ami. Ce qu’il y lit remet en question toutes ses certitudes. Il doit absolument trouver Arun. Il se lance alors dans une folle odyssée. De la mer de Siam à la Méditerranée, de l’Atlantique à l’océan Indien, Olivier affronte l’impunité du grand large, là où la violence frappe les mers comme les hommes.
C’est une enquête inédite du New York Times qui a alerté Benoit d’Halluin sur le trafic d’êtres humains en mer. Son roman raconte une histoire tragique et magnifique, tout à la fois cri de détresse et d’amour pour l’océan.